Si vous utilisez un téléphone portable en Afrique sub-saharienne, vous profitez de la déferlante d’innovations qui génèrent de la croissance sur le continent.
Avec quelque 420 millions d’abonnés à la téléphonie mobile – un chiffre qui devrait dépasser les 500 millions d’ici trois ans –, les téléphones sont les principaux moteurs des services financiers aujourd’hui dans cette région du monde, souligne la GSM Association (GSMA) dans une étude.
L’Afrique sub-saharienne compte aujourd’hui davantage de comptes de mobile money que de comptes bancaires traditionnels, selon cette association internationale rassemblant les professionnels de la téléphonie mobile.
Sur les 277 services de mobile money disponibles en début d’année (à la date de publication de l’étude de la GSMA), près de 140 se situent en Afrique sub-saharienne ; les pays d’Afrique de l’Ouest sont d’ailleurs les plus actifs en la matière.
Dans 7 pays, plus de 40% des adultes utilisent leur portable régulièrement : le Gabon, le Ghana, le Kenya, la Namibie, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe.
Le fait que les services de mobile devancent, en Afrique sub-saharienne, le reste du monde, n’est pas surprenant : les pays d’Afrique ont toujours utilisé principalement le téléphone portable comme moyen de communication.
« Dans les régions où les routes sont en mauvais état ou les réseaux téléphoniques souvent en dysfonctionnement, le téléphone portable permet au public de se renseigner sur des prix de produits, d’atteindre d’autres régions ou pays, de se créer un compte mobile money, ou encore de s’informer sur l’actualité et de se divertir », notait déjà Roxanne Bauer pour la Banque mondiale en 2015.
Si les paiements mobiles doivent leur succès au départ aux recharges téléphoniques (crédit de communication mobile) et aux paiements directs entre particuliers, le secteur est aujourd’hui florissant. Il existe une palette de services financiers, allant du paiement de factures au transfert d’argent internationaux, indique l’étude.
Cet essor contribue à l’inclusion financière des populations dans la région : « le fossé entre les sexes en termes d’utilisation des comptes mobile money en Afrique sub-saharienne est moins prononcé. Il est de 19,5 %, soit presque deux fois moins que dans l’ensemble des pays aux revenus faibles et intermédiaires ».